samedi 15 octobre 2016

Mixtape d'Un Energumène #7

un pas trop loin ( = a fridge too far)...
disturbing frequencies (= fréquences à la con)




Tracklist :


1.Francisco LOPEZ « untitled #164 »
2.Eric HOLM « äse »
3.Ryojii IKEDA « Headphonics 0_0 "
4.Sarah HENNIES « Gather »
5.Sarah HENNIES « Release »
6.William BASINSKI « Melancholia #12 »
7.Lee GAMBLE «Voxel City Spirals »Lee GAMBLE «Voxel City Spirals »
8.Yannis KYRIAKIDES «Music Salesperson 0618 »
9.Yannis KYRIAKIDES « Pensioner 0496 »
10.VILOD « beefdes »
11.Christopher McFALL : « the body as I left it »
12.Marc BARON « Interlude (Romania to Paris) »
13.Giovanni LAMI « INZZ »
14.Giovanni LAMI « KRR5 »
15.LILITH « Vau »
16.John ZORN « the clavicle of Solomon »
17.Stphn Brd : « untitled Sept 2016 »

samedi 1 octobre 2016

VATICAN SHADOW "Death is unity with God"



« Rien ne me satisfait, rien ne me réconforte, et je suis saturé de tout ». (F. Pessoa)

Très bon angle d’attaque que d’évoquer cette œuvre atypique du side-project de Dominic Fernow (peut-être à peine) plus connu sous le pseudo de Prurient. Un art du contournement qui peine à cacher un échec patent à chroniquer frontalement son éprouvant monolithe de dark noise, « Niagara Falls ». Il en est de ces chefs d’œuvre ultimes, auprès desquels on passera lâchement à côté, trop impressionné pour s’y coller, trop remué pour parvenir à pondre quelque chose d’à peu près cohérent. C’est ainsi que l’avant-dernier Swans n’aura pas eu droit de citer sur ces pages, n’importe quel Sunn O))) ou Wolf Eyes, et tant que nous y sommes, le somptueux et posthume David Bowie.
Dominic Fernow est à ranger dans la catégorie « grands névrosés » : un boulimique bipolaire dont les partis-pris dérangeants et radicaux ne sont pas sans rappeler la trajectoire convergente d’un certain Justin K. Broadrick (Godflesh, Jesu, JK Flesh…), partenaire en crime sonique. Vatican Shadow est le pendant faussement apaisé de Prurient, troquant ainsi la rugosité cathartique des décharges électroniques pour les strates souillées d’un dub-industriel lancinant et vaguement menaçant. Oui oui, « on est pas bien, là ? » Ben vaut mieux parce qu’on s’en mange grave sur plus de deux heures et demie, à ramper mollement dans l’inconfort feutré d’un crépuscule sans fin. « Death is unity with God » prend le temps de s’étirer. Drone, pulsation, beats minimalistes lents, compressés et écorchés, la tonalité est résolument lo-fi, les volutes sombres et rituelles de Vatican Shadow semblent reprendre l’œuvre de Muslimgauze exactement là où elle s’est accidentellement arrêtée,  se contentant de raccrocher les wagons en suivant le fil d’une Histoire contemporaine prophétique. Mais quand Bryn Jones (aka Muslimgauze) se posait en militant acharné de la cause arabo-palestinienne, Fernow, lui, se contente de proposer une contemplation froide distante et factuelle d’un monde à la dérive tiraillé de partout par les fondamentalismes en tout genre.
Musique narcotique d’un charmeur de serpents mécaniques, conteur muet et désabusé de temps modernes et apocalyptiques.

L'Un.

VATICAN SHADOW "Death is unity with God" (ModernLove. 2015)