lundi 30 mars 2015

4° mixtape des Energumènes : jaszsz..

4° mixtape par l'Un des Energumènes. Ca tourne autour du jazz, une certaine idée du jazz. Un truc bâtard. Kind of blue (kind of...). 





tracklist
- DENISON / KIMBALL TRIO : Terminal 2
 - Hal RUSSELL & NRG Ensemble : Sinus up
- Dave REMPIS : Ruah
- ART ENSEMBLE of CHICAGO: Rock Out
- Burkhard BEINS, Martin PFLEIDERER & Peter Niklas WILSON : Wringlings upon wronglings
- Tom RECCHION : Jazz 10,000 ad
- Chris ABRAHAMS & Alessandro BOSETTI : waitz for Debby
- EXHAUST : two years on welfare
- Rafel TORAL : III.I
- PLAISTOW : Mairie des Lilas
- BOHREN & DER CLUB of GORE : Karin
- Weasel WALTER, Mary HALVORSON & Peter EVANS : clockwork
- CRUEL FREDERICK : Little rootie tootie
- Robert JOHNSON : they’re red hot

mercredi 18 mars 2015

ZU & Eugene ROBINSON : The Left Hand Path


ZU officie généralement dans un territoire aux frontières poreuses, délimitées par cette (évidente ?) trinité que sont le jazz, le hardcore et le noise. Ou du moins l’idée qu’ils s’en font, ce trio italien proche des hollandais the Ex n’hésite pas à transgresser les codes pour aller taper le jam foutraque ou reprendre des standards (dont Sex Machine ou Iron Man...) en compagnie d’Eugene Chadbourne. Mais c’est là d’un autre Eugene dont il s’agit : Robinson, le chanteur du quatuor américain the Oxbow,  stéroïdes au vent et microphone dans le slip kangourou, quand il ne confond pas la scène avec le ring.
Si  left hand path , ou voie de gauche, s’en réfère au versant obscur de l’occultisme, c’est plutôt  la voie ouverte aux dérives encore inexplorées et inavouées que le groupe emprunte en convoquant mon vieil Eugene et son érotomanie torturée. La voie est étroite et le trio italien a de ce fait remisé le set de batterie pour se limiter à une seule basse et de l’électronique embarquée. Autant voyager léger lorsqu’on ne sait pas vraiment si on se sortira vraiment vivant de ce sale trip aux ambiances en forme de vignettes poisseuses. Dans cette rencontre à la croisée des chemins, Eugene Robinson, débarrassé du format strictement rock, peut déployer à loisir toute sa palette compulsive,  de l’imprécation à divers murmures, bruits de palais et  geignements de bête. On joue là une bande-son  de film noir sans fin, tout en cercles concentriques lents, sinueux et rampants. Musique maudite et  crépusculaire,  sans voie de rédemption possible.  Draps sales délaissés, cendrier plein, la bouteille vide. Pour ceux que le pressentiment immédiat de ce qui est malsain fascine. Avec The Left Hand Path, c'est le blues qui ne sonnera plus de la même façon.

                                                               « if you see Robert Johnson, tell him I’m here… »



L'Un.

ZU & Eugene ROBINSON : "The Left Hand Path" (Trost. 2014)