mardi 11 décembre 2012

DEATH GRIPS : No Love Deep Web

DEATH GRIPS : No Love Deep Web
Bon là je dois avouer que le cross over peut en effrayer: avant l’écoute bien entendu, car il suffit de poser quelques instants les oreilles sur ces nouveaux titres du duo infernal pour comprendre que l’alchimie existe en matière de musique. L’époque est aux fusions diverses, à la nourriture diversifiée, à l’inspiration à 360°.
Le dernier album du chanteur et du mr rythmes venant des Etats-Unis s’acharne à nous faire comprendre plusieurs choses simples : des rythmes basiques ne sont pas simplistes ; des scansions portent définitivement des paroles colériques et revendicatives ; il y a moyen de créer des morceaux intéressants avec le dubstep (personne n’en doute vraiment après avoir écouté autre chose que ce qui passe à la téloche) ; la TR de chez Roland n’est pas morte ; les majors continuent de prendre les gens pour des cons…
Pour ceux qui ont raté les albums précédents sortis depuis peu puisque cela ne fait que deux ans qu’ils jouent, ceux qui sont préssentis comme artistes de l’année par nombre de fans (et ils sont nombreux pour une fois dans le milieu de la périphérie musicale*), ont accompli précédemment plusieurs forfaits (ça tombe bien ça va être de saison) : Exmilitary, sorte de mix de leurs premiers morceaux, un Ep éponyme, puis Money Store. Là ils ont signé sur une major et sont en conflis pour des raisons de délais de sortie d’album. Comme d’habitude le marketing avait tenté de dicter ses règles sans prendre en compte ceux qui ont fait l’album ; résultat ils ont sorti l’album en téléchargement gratuit, et toc ! c’est le No Love Deep Web dont nous parlons aujourd’hui, exutoire prédestiné à l’aveuglement détestable d’entreprises attirées par le sepuko…
Pour ces trois issues sonores ils se sont adjoint un producteur axé sur le travail des sons et des compositions en pleine intégration avec les deux intervenants scéniques.

Leur positionnement indépendant leur permet tout, ou leur volonté d’être totalement libre les positionne en marge dans ce vaste « indépendant » qui est pourtant si populaire depuis le grunge. Eux n’en ont ni l’âge ni le désespoir, c’est plutôt avec force et sérénité qu’ils attaquent leurs morceaux, les dépouilles de tout ce qui pourrait diluer le propos, enfonce le clou par une furie contestataire. Zach Ill vient du punk et de la noise, il compose dans l’essence des choses et l’urgence du moment pour porter les paroles que défend Stefan Burnett ; il a collaboré entre autres avec le fameux Patton, Kid 606, ou encore les légendes Boredoms… ça laisse rêveur !

Alors ne pas s’arrêter à l’aspect synthétique des sons, en début d’album, se laisser choper par les rythmiques, les alternances d’aérien et de compulsif,et sentir la substantifique adrénaline monter dans les veines, la sueur couler le long de la colonne vertébrale lorsque au bout de trois morceaux vous aurez été happé par le mélange parfois proche du hip hop (version Saul Williams) au rock tendu et puissant. plus qu'une posture c'est de l'audace fondé sur un des meilleurs albums du genre de l'année.
Sacré mental à Sacramento !

L'Autre

*on désigne par là ceux qui sont autour de ceux qui font la musique : ceux qui en vivent par les critiques, émissions, concerts, éditions de disque (sauf une grosse major hé hé !...), oueb et autres médias… le chanteur dit se défier des médias.

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