lundi 27 août 2012

HAWKS (again ! ) : "Push Over"

Ouais, je sais, l’été touche à sa fin, septembre se profile, avec son corollaire implacable de temps maussade, d'embouteillages, la troisième échéance des impôts qui arrive à point nommé pour dilapider le reste des économies sérieusement entamées par la transhumance estivale. Le bronzage se barre par plaques comme de la pelade, et on regarde ses gamins grandir de travers, qui vous regardent en retour comme un vague étranger derrière leurs écran d'acné impénétrable. C'est comme ça la vie à réaliser qu'on la vit comme ça avec de la merde fraichement collée aux grolles : vous vous rêviez alors grand explorateur à défricher des jungles oubliées, et vous vous retrouvez trois décennies plus tard avec un tassement des vertèbres, la faute à un boulot étriqué à compter la richesse d'un autre dans un entrepôt mal isolé sous la lumière de néons blafards. Et la voiture encore à crédit qui commence à donner des signes inquiétants.
Okay, c'est pas forcément sympa de reprendre les pages de ce blog sans chercher à épargner vos oreilles encore ensablées en quête d'une toute dernière vibration acide avant la route du retour. Tout cela je le conçois et vous le concède mais ….. mais putain, c'est pas donné tous les jours de pouvoir parler d'un groupe dont on ne parle pas assez, un groupe météore en queue de comète dont on a déjà parlé il y a quelques mois, dernier rempart sonique avant la liquéfaction annoncée ; entre vous et moi.
Je sais, l'écriture est fainéante à tourner autour du pot pour essayer vainement de chroniquer le dernier album d'un groupe dont on aura au total pu écouter que trois morceaux sur Bandcamp, deux autres chez l'hydre YouTube au gré d'une connexion internet intermittente, pour finalement achever d'écrire ces lignes en écoutant l'album précédent ; et le premier disquaire digne de ce nom se trouve à quelques milliers de kilomètres. Chronique casse-gueule de reprise de blog, comme d'autres reprennent le chemin de l'école ; les plus malins n'auront jamais vraiment quitté le bar anonyme du coin cela dit.
Et pendant que le monde tourne en rond en mode auto-combustion et que votre vie fout le camp, donc, les HAWKS se contentent de vous aider à garder la tête sous l'eau, dans le tourbillon de la vague qui vous aura dégoutté pour le reste de vos vacances, exutoire sans solution à toutes vos frustrations. Ils reprennent crânement du service et du galon dans un registre toujours proche du « et s'il n'en restait qu'un », le vrai problème qui se pose au bout du compte de savoir ce que je pourrais ajouter à tout ce qui a été dit à leur propos pour apporter un peu d'eau à ce moulin en roue libre.
Alors oui, le spectre du dieu Lizard flanqué de l'ange AmRep/Touch&Go plane toujours au dessus de leur couenne sans finalement leur faire tant d'ombre que ça. Oui, ils ont mis de l’eau dans leur mauvais bourbon en épurant le mix, du coup plus direct, frontal et incisif. Et oui, la voix imprécatoire se veut tout aussi en colère que précédemment mais en a fini de ses clins d’œil et déhanchements lascifs adressés au vieux blues du delta, quoique... On y va plus par quatre chemins mais en mode binaire ; enfin, à la croisée des chemins. Pas grand chose à dire finalement, même sans avoir écouté l’album en entier, quand on sait que ces gars là tiennent le haut du pavé du genre ces temps-ci et qu’eux même le savent parfaitement. Si on ne tient pas entre ses doigts l’album du mois ou de l’année du genre, on en est pas loin.
Ouais je sais, c’est totalement décousu et ce n’est pas maintenant que j’arriverais à recoller les morceaux, plongé au cœur de cette déréliction toute tropicale à boire des bières éventées pour conjurer la fièvre de Marburg qui guette, tapie dans l’ombre de la canopée. 
Mais pour les autres, vous autres, pas d’excuse qui tienne puisque vous serez déjà rentrés de vacances : HAWKS donnent quelques dates pas très loin de chez vous, histoire de conjurer dans une orgie de décibels ce mois de septembre merdique qui s’annonce
Voilà : c’était surtout de leur toute première tournée en Europe, dont je voulais parler.
Pour le reste il y a leur putain de dernier album.

L'Un

HAWKS : « Push-over » (Rejuvenation rcds. 2012)
quelques extraits ICI.