vendredi 8 juin 2012

JESUS IS MY SON : " 1914-1918 "


Derrière JESUS IS MY SON, ne se cache pas un vieillard barbu perché sur un nuage et outré de voir sa Création partir en sucette, mais simplement Grégory DUBY, accompagné de sa guitare seule.
1914 – 1918, titre emprunté au patrimoine mondial d'une humanité en souffrance, est un formidable casse-gueule : on sait qu'on risque de s'embarquer dans un univers chromatique privilégiant toutes les nuances de gris, tandis que le père du Jésus en question ne s'accorde guère de marge d'erreur, la ligne rouge du péché d'orgueil n'étant jamais très loin de la ligne de mire. Pour tout purgatoire n'existe alors que le grand oubli de la petite histoire ou le flop commercial d'un projet par trop emphatique. Mais c'est en toute humilité que Grégory DUBY nous propose une image distante, posée et très personnelle, en parfait contretemps avec le tumulte de cette Histoire. Pas de fresque grandiose ou d'atermoiements baroques, mais plutôt une délicate frise tout en introspection, qui nous fait partager ses doutes. Grégory DUBY s'appuie sur le vide, la vanité et la désolation qu'ont laissé l'époque et la folie de ses belligérants derrière eux, pour poser des notes orphelines avec toute la retenue de celui qui s'interroge au lieu de chercher à dénoncer.
Musique de tensions alternant avec le silence et ce qu'il y a, entre, accompagnement silencieux et absent.
Musique sépulcrale évitant toute aridité à l'aide d'une production aux tons chauds.
Goût amer de requiem dans la bouche ; on n'est jamais très loin d'un champ de bataille possible.
Il y aurait bien eu une ou deux comparaisons, et très flatteuses, mais on va les taire, afin de ne pas se gâcher le plaisir d'apprécier une œuvre qui s'élève bien au dessus de la boue actuelles des musiques retranchées.
Bien après l'écoute du disque, murmures et résonances discrets planent dans l'espace environnant. Histoire de se souvenir... 

L'Un

JESUS IS MY SON : "1914-1918 " ( FF HHH. 2012)
site de JESUS (ouais !!!) ; l'album en écoute ICI

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire