vendredi 23 décembre 2011

THE SOUND et autres oublis de l’histoire


Et pas qu’eux… d’ailleurs rien à voir c’est Noël, pas Pâques.
Bref, coincé entre deux festivités, j’ai lu dans New Noise, plus qu’honorable magazine spécialisé, que THE SOUND fait partie des groupes non seulement oubliés, mais figure aussi au panthéon des groupes importants de l’histoire et qui n’a jamais eu la moindre once de gloriole. Il y en a non seulement des paquets, des artistes comme eux, mais on peut dire que cette clique pléthorique force le respect par son écrasante présence. Ou plutôt absence quand on a du mal à aller chercher la Perle au fond de l’Ode, plutôt que la Une au fond du Caniveau. J’en réfère bien entendu à la horde journalistique que l’on a formé sans leur apprendre le fond et qui nage dans une mare de mélodies entendues.
ils font la pluie et le bottin, mondain.
Parlons des SOUND : l’album Jeopardy facilement trouvable (réédité par des aficionados des 80’s, Woodentops, etc…) vous plongera dans les intimités des prémices des années 80. Là où le Punk s’enlise et où la New Wave démarre, la No, la Cold, et des nouvelles voies rock. Ce quatuor londonien s’est profondément imprégné de la richesse de créations des débuts des années 70 et fut extrêmement lucide des perspectives techniques qu’allait offrir la décennie à venir. Ce Jeopardy né en 80 un an après leur naissance annonce un mélange des rock anglais et australiens, les guitares sont en avant avec un chant rageur (Resistance) ; sur le morceau d’intro pourtant, des rythmiques saccadées typiques de la new wave, post mods, annonçaient un chant à la Bauhaus, épaulé de chœurs, et d’une note de synthé… la jeunesse n’est pas dorée ; la crise est passé par là, et elle n'est pas finie. Wire, Echo & the Bunnymen, on connaît, mais là faut rejeter une oreille dessus les amis. Entendre ce groove de basse sublimé par le grain de l’ampli ampeg, basse sur laquelle Graham Bailey mettait parfois des gants car ses doigts finissaient souvent en sang dans les concerts faute de retenue, merci graham… des petites histoires de la sorte, The Sound en est plein durant leur 8 années de vie en commun pleine de S, D & RN’R.
Il n’y a presque que des tubes, de véritables sources d’inspiration pour nombres de combos à venir. Des noms nous viennent en tête au fil de l’écoute, chacun fera avec son bagage, de Joy Division, Cure, à Waterboys. Si la punk attitude les a caractérisé si bien, c’est qu’ils en furent issus, Adrian Borland en premier, avec son précédent trio OUTSIDERS, l’un des premiers groupe anglais à autoproduire son disque en 1977. Et ils ont été nourris aux STOOGES, alors…
Huit albums, des 45 tours, de quoi se refaire une culture un temps détournée par les médias du fond véritable de la création. l'énergie incroyable du premier album a laissé place aux mélodies rock sombres, glaciales parfois, pop souvent. jamais simpliste.
Balayons le mainstream pour être séduit par ce qui a une âme : j’en reviens à mon propos du début, lequel est une suite à mon premier article où je parlais de Cage… car l’exemple de SOUND est frappant : même si les gros médias ont parlé un peu à l’époque de ce groupe, ils ne sont jamais apparus comme important sur les tabloids : pas propres, pas prévisibles, en avance sur leur contemporains.
Là, juste pour marquer que l’on est jamais en avance sur son temps ; on est dans son temps, mais en avance sur ses contemporains, eux, trop dans les ornières de la reconnaissance pour disposer des critères de repérage de l’innovation. Un temps est souvent nécessaire pour une hypothétique mise à jour. "I can't escape myself", chantaient les SOUNDs avant de passer l'alarme à gauche.
Pas besoin d’aller devant les médias pour être artiste; sauf pour prendre position contre les « pirates du téléchargement», à faire le jaune, parce qu’en fait on a préféré les parts d’entreprise de majors compagnies aux royalties…et que l'on a peur de plus vendre de disques. Oui les pro-hadopi, pas de soucis, on vous a reconnu : chef d’entreprises culturelles plutôt qu’ardents défricheurs de rythmes, de mélodies, osant tout remettre en cause.
Sauf que définitivement oui, nous avons tous besoin de télécharger pour combattre notre ignorance en tant qu'auditeurs (pour aller au de-là du piètre choix proposé par les enseignes et par les médias) et en tant que musiciens (car l'auto production et le rapport direct au public par les concerts sont les moyens essentiels pour vivre...et le téléchargement permet ainsi de se faire connaître).
Bah voilà, dernière chronique de l’année des Energumènes, la première d’année, damnée, très agacée, article en boucle sur lui-même vers le premier édité ; mais le contexte social, politique, culturel ne pousse pas à la mesure. Elle a çà de bien "la crise", qu’elle pousse à la réflexion des moyens de défense, de résistance, et de re-création. Bonne bûche aux antis, et bonnes embûches aux nantis !

L'Autre

disques dispos ici: http://www.renascent.co.uk/

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